Un plan de relance tardif et poussif !

Le gouvernement a présenté début septembre le détail de son plan de relance de l’économie de 100 milliards d’euros, qui s’inscrit dans la continuité des 460 milliards d’euros de dispositifs d’urgence mobilisés depuis le début de la crise.

Le plan de relance comprend trois volets : écologie et verdissement de l’économie pour 30 milliards d’euros, compétitivité et souveraineté pour 34 milliards d’euros, cohésion sociale et territoriale pour 36 milliards d’euros.

La question de la nécessité de plan de relance ne se pose pas. Il fallait évidemment un plan de relance, comme le font tous les autres pays. Mais notre plan est tardif. Il aurait dû être dévoilé avant l’été afin de créer un climat de confiance pour la rentrée et de permettre aux professionnels d’anticiper les effets de la crise, qui malheureusement est devant nous.

Le plan annoncé par Jean Castex n’aura d’effets que trop tardivement : sur les 100 milliards d’euros, les 40 milliards provenant des futurs crédits européens décidés dans le cadre du Covid ne pourront pas être débloqués avant 2022. Quand on lit les détails du plan européen, la clef de répartition fait qu’en 2021, seuls 2 milliards seront consacrés à la France. Ce plan ne sera pas effectif avant la fin 2021. Il s’agira plus d’un plan post crise de stimulation de l’économie que d’un plan de relance.

A grand renfort de communication, le Premier ministre s’enorgueillit que la France soit le pays qui dépense le plus dans son plan de relance ! Dont acte, mais la France était également le pays qui dépensait le plus avant la crise. Pour quel résultat ? 

Malgré les auto satisfécits du gouvernement, ce plan n’est pas exceptionnel en Europe, l’Allemagne a mis en place dès mars un plan de plus de 1000 milliards d’euros prévoyant des aides aux entreprises et des milliards d’euros de prêts garantis (complété en juin d’un plan de relance de 130 milliards d’euros).

Par ailleurs, ce plan de relance n'est pas un plan d'investissement stratégique, c'est un plan "fourre-tout" qui traite aussi bien des pistes cyclables que de la formation des chômeurs... Nous regrettons que le gouvernement ne semble pas prendre la mesure de l'impératif de rétablir notre souveraineté stratégique. Le plan de relance européen devrait par exemple avoir comme complément une barrière écologique : la taxation des produits importés qui ne respectent pas nos standards environnementaux.

D’autre part, ce plan qui va faire augmenter la dette de façon considérable (de 100% à 120% du PIB en 2020) n’est pas financé. Les ministres promettent juste : « nous n’augmenterons pas les impôts ». Aujourd’hui, rien ne permet de le dire. Selon eux, la compétitivité accrue permettra d’augmenter la production et donc les rentrées fiscales. Pour faire simple, il s’agit de dire que le plan de relance financera le plan de relance. Qui peut le croire ?

Pour relancer l’économie, le Gouvernement envisage la baisse des impôts de production. Cette mesure reposera en partie sur le dos des collectivités territoriales, déjà particulièrement éprouvées par les baisses drastiques de dotations et par la suppression de la taxe d’habitation. Alors que les territoires devront être le fer de lance du plan de relance, cette mesure ne donne pas le bon signal.

En définitive, ce plan de relance passe à côté de l’essentiel. Plutôt que de sortir les muscles et d’aligner des dépenses, il aurait été plus raisonnable et plus courageux de réformer notre modèle social, fiscal, et d’améliorer notre compétitivité. La situation de notre pays avant la crise sanitaire était déjà préoccupante. Mais à 18 mois des élections présidentielles, qui peut encore croire qu’E. Macron deviendra enfin le Président réformateur qu’il n’a pas été depuis plus de 3 ans ?

 

Les élus du groupe Les Républicains Val-de-Marne Autrement

 

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